Etude suisseDans la santé, plus d’un professionnel sur dix frise le burnout
Selon les résultats d’une étude nationale menée par Unisanté, La Source et le CHUV, 80% des professionnels se disent satisfaits dans leur travail, bien que plus de 10% s’estiment épuisés.
Avec la pénurie actuelle, les professionnels de la santé actifs doivent endosser davantage de responsabilités et cumuler différentes casquettes.
L’école de La Source, l’institution Unisanté et le CHUV ont mené conjointement une étude pour identifier les facteurs qui poussent le personnel de soin à quitter son job ou non. Résultat: près de 13% des 1700 personnes sondées pensent à se reconvertir si les conditions de travail ne changent pas dans les mois à venir: «C’est un chiffre cohérent avec la littérature internationale», indique Ingrid Gilles, chercheuse au CHUV.
Avec la pénurie actuelle, «le plus grand défi dans le domaine des soins est de trouver du personnel qualifié», souligne Marcel Durst, directeur de l’association Spitex, regroupant différents services d’assistance et de soins externes aux hôpitaux. Et de poursuivre: «Les collaborateurs doivent alors assumer de plus en plus de tâches et de responsabilités». Une démarche qui n’est pas sans conséquences sur leur santé: selon l’étude, plus d’un professionnel sur dix estime ressentir une extrême fatigue, voire un épuisement total.
Malgré les difficultés liées au secteur médical, 80% des sondés s’estiment heureux de travailler dans le domaine: «Il faut considérer qu’une bonne partie des professionnels de la santé choisissent ces métiers parce qu’ils sont en adéquation avec leurs valeurs», explique Ingrid Gilles.
Grand absent des résultats préliminaires de l’étude? Le salaire. «Bien que l’on dispose de ces données, elles n’ont pas encore été analysées, explique Ingrid Gilles. L’étude se penchera prochainement sur cette variable.» Affaire à suivre, donc.